Il y a des collaborations faites pour vendre. Et puis il y a celles qu’on ne verra peut-être jamais dans un magasin, mais qui méritent pourtant d’être archivées. La Delta x Nike Air Force 1 Low fait partie de cette seconde catégorie. Une sneaker à l’apparence classique, presque invisible pour le grand public, mais dont l’importance se mesure à l’intention, pas au volume de production.
À l’occasion de son centenaire, la compagnie aérienne américaine Delta Airlines a invité Nike à revisiter l’un de ses modèles les plus iconiques. Le choix s’est porté sur la Air Force 1 Low, silhouette mythique qui, depuis 1982, a quitté les parquets pour devenir un pilier de la culture urbaine mondiale. Dans cette édition spéciale, pourtant, aucune exubérance. Juste un cuir blanc immaculé, des détails brodés discrets, et un Swoosh argenté bordé de bleu marine. Un design qui pourrait presque passer inaperçu — s’il n’était pas si soigneusement maîtrisé.
Sur le talon droit, le logo Delta s’affiche en rouge, sobre et fier. À gauche, le classique “Nike Air” conserve sa place, en ton sur ton gris. Une discrète broderie sur la languette vient rappeler l’objet de la célébration : “Delta 100 Years”. Ni plus, ni moins. Tout dans cette paire évoque une certaine idée de la retenue, du respect, de la mémoire. Rien n’est crié. Et c’est justement ce silence qui fait sa force.
La particularité de cette Air Force 1, c’est qu’elle n’est pas destinée au marché. Elle a été pensée exclusivement pour les employés de Delta Airlines, accessibles uniquement via un portail interne de précommande, entre le 30 juillet et le 22 août 2025. La paire sera livrée en novembre, à ceux qui auront choisi de célébrer leur entreprise non pas avec un pin’s ou une veste en softshell, mais avec une sneaker dessinée par Nike.
Dans un monde où la rareté est souvent utilisée comme levier de désir marketing, cette collaboration opère à contre-courant. Elle ne cherche pas à créer de hype. Elle ne court pas après la revente. Elle existe pour ceux qui font vivre la compagnie depuis cent ans, et pour eux seuls. Une pièce fermée, presque rituelle, qui se transmettra peut-être, un jour, comme on lègue une médaille de service.
Cette paire ne raconte pas une tendance. Elle raconte une institution. Et dans l’histoire de la Air Force 1, elle s’ajoute à ces modèles discrets mais fondamentaux, que seuls quelques initiés croisent, mais que tout collectionneur rêve secrètement de posséder. Pas pour le logo. Pour ce qu’elle représente.
